mardi 7 juin 2011

When a German cooks Indian vegetarian food in Paris...

    I have to write this article in English in appreciation of a talented guy from Bonn.

    To be really honest, when Y and I were invited by my friend E to have an Indian vegetarian dinner, I would have imagine everything but that. What was "that"? Just one of my best Indian meals.
There is only a few restaurants in Paris that can serve you with dishes of the same level I ate last Sunday and they would show exorbitant prices. The kind of restaurants that you cannot afford if you're skint...

    We all were lucky this evening. Even if I don't have the recipes used by P, I can say that the singer of X-Ray Hapoons badly boots up the backside of all 60's bands' cooks!

    P prepared four different dishes and some cheese naans. Bloody hell fire, he also made the cheese that accompanied the spinaches! I'm talking about home-made paneer! I've always said that vegetarian people had taste.

Chickpeas and sweet potatoes, dahl, spinach and paneer, red beans stew. Add some tomatoes, onions, spices... but also fresh coriander leaves and a delicious yogurt sauce...

Heaven exists.

    Y and I ate like horses. Y was given another helping 5 times!
Everything was accurately prepared, and all dishes were masterfully carried out. You maybe know, this kind of feeling, when a person is a good cook and that even if he uses a recipe, there is a little plus, something that you can just understand if you cook as well. Moreover, the performance is even more substantial as Indian food is in general terms, made up of recurring ingredients.
Trust me, we were on cloud nine...


Cheese Naans

    You would be bonkers to think that vegetarian food is tasteless... Bollocks! You should all shut your cake-holes!


I'll do my best to publish the recipes on this blog, but I can't promise anything... Just go to all the concerts of X-Ray Harpoons and try to squeeze the recipes out of the singing chef!


We had a hell of a good time.
  Yeah, baby, krauts know how to cook! 


PS: Calm down, ladies, this man isn't on the love market anymore. Neither is the keyboard player: you touch and I'll bite you and draw blood.

Merlu en papillote d'algues, shiro miso, ail et gingembre

Dimanche dernier, après avoir résisté à l'appel de la saucisse coutumière des vide-greniers, notre invariable rituel, nous sommes rentrés bredouilles et affamés. Bravant les provocations de notre frigo désempli, Y s'est lancé dans une de ses nouvelles recettes. En 20 minutes chrono, nous célébrions l'ouverture d'une beau dimanche qui s'avéra gastronomique (un petit post sera dédié à notre dîner). La saucisse grasse sur frites molles fût vite oubliée.

Voici la recette:


  • 250g de filets de merlu 
  • une petite poignée de laitue de me
  • une longue feuille de wakamé
  • une càs de salade du pécheur (mélange de laitue de mer, dulse et nori sechées, en paillettes)
  • 4 gousses d'ail frais
  • 5 càs de Shiro Miso (Miso blanc)
  • 1 pouce de gingembre frais
  • 3 càs de ciboule (ou à défaut, de ciboulette)
  • Poivre du Sichuan, poivre noir, sel


Le poisson utilisé ici traînait dans le congélateur comme une âme en peine. Vous pouvez naturellement utiliser tout autre poisson de votre choix et si ce dernier est frais, le rendu n'en sera que meilleur. Le merlu ayant peu de goût, il se prête bien à cette recette car il se charge des différentes saveurs. 



La première étape consiste en l'habillage des filets. Tartinez les généreusement de Shiro Miso, un miso jeune à la saveur très douce, presque suave et au goût légèrement sucré dû à la saccharification du koji dans son élaboration (le koji décompose l'albumine du soja et développe le umami ou cinquième goût). Puis assaisonnez.
Rincer soigneusement la laitue de mer et étendez la sur votre planche afin d'en envelopper les filets:



Tapisser un panier vapeur en bambou de papier sulfurisé, le laisser dépasser afin de pouvoir fermer la papillote hermétiquement.


Dans le panier, déposer l'ail, trois cuillères à café de miso, le gingembre pelé et émincé, la salade du pécheur, une pincée de sel et quelques tours de moulin à poivre noir.



Disposez les filets de poissons sur les aromates


Ajouter de la ciboule (vous pouvez utiliser à défaut de la cive ou de la ciboulette) et des lanières de wakamé, que vous aurez au préalable abondamment rincée à l'eau courante).



Parsemez de poivre du sichuan moulu ou, pour un rendu plus subtile et moins agressif, ajouter le poivre en grain dans un sachet de mousseline. Refermer la papillote hermétiquement.

Portez à ébullition une casserole d'eau, déposez-y le panier vapeur et laissez la magie opérer... une petite dizaine de minutes, cela dépend de la nature de votre poisson et de l'épaisseur de vos filets.


Vérifiez la cuisson du poisson... Il doit être nacré et brillant, encore fondant.



A servir avec quelques rondelles de citron ou de lime, et un riz blanc parfumé.





Y et moi n'imposons rien. La cuisine doit être faîte avec son instinct et son coeur. Nous ne cuisinons presque jamais avec des recettes, donc les proportions ne sont pas faites pour être suivies à la lettre.

Vous n'avez pas d'ail frais? 
- de l'ail normal fera l'affaire!
Vous n'avez plus de gingembre frais?
- OK pour du surgelé ou même en poudre (en dernier recours, cependant)!
Le poivre du sichuan n'est pas à votre goût?
-Un poivre long ou  de la Jamaique sera parfait!
Vous n'aimez pas la laitue de mer ou la wakamé?
- Optez pour de la nori ou du kombu!
Vous n'aimez pas les algues?
- Pourquoi ne pas habiller vos filets de poissons de fines lanières de courgettes taillées à l'économe (ou au rasoir, ou à la mandoline) et ajouter de l'huile d'olive et des tomates séchées ou même des olives?

Have fun!


Restaurant Gao Xin ou Restaurant Raviolis, Belleville

Achtung: Ne croyez pas les italiens lorsqu'ils vous soutiennent que les raviolis sont leur invention. Malgré les polémiques et les débats animés, je reste persuadée qu'ils ont bien été crées quelque part dans la Chine de la dynastie Song (960-1279). 



Il y a de ça un an ou deux, un restaurant principalement consacré aux raviolis a fleuri Rue de Belleville. Son nom : Restaurant Raviolis. On ne peut pas être plus clair. Au menu: des raviolis, des soupes, des vermicelles et de petits sidedishes...





Je m'en veux terriblement car j'ai commis la faute grave de ne pas avoir pris de photos de la liste des fameux accompagnements, bien plus originaux que le reste de la carte... Aubergines laquées, fricassée de coeurs de poulet, potage au concombre, tripes sautées... servis en mini-portions pour lesquels vous débourserez entre 2 et 4 euros.

Soyons clairs: cet endroit est un snack. Ne vous attendez pas à jouir ou rugir de plaisir, mais vous ne serez pas déçus et vous en avez pour votre argent, je vous le promets. Le service y est agréable, sans plus. Les deux minettes passent leur après-midi et leur temps de répit pendant le service au fond de la boutique à plier leurs raviolis d'une main experte. Mais l'endroit est parfait si vous avez un micro-budget: environ 5 euros la quinzaine de raviolis grillés ou la soupe complète, vous sortirez lestés et pas fauchés (du moins, pas plus fauchés que quand vous êtes entrés).


Bon signe: les puristes peuvent confectionner leur sauce, avec vinaigre de riz et shôyu. Comme à Shanghai. L'huile aux piments séchés est excellente et la sauce piquante industrielle est présente aussi, pas d'inquiétude, mais avez-vous vraiment envie d'elle?



Cela sera raviolis aux légumes pour Y (ciboulette, tofu, champignons) et raviolis à la ciboulette et porc grillé pour moi.


Les raviolis sont un poil gras, anarchiquement déposés dans les assiettes en plastique, mais maison, ça ne fait pas l'ombre d'un doute.



La farce n'est pas compacte, plutôt grossièrement hachée pour faire ressortir ses différents arômes. Simple, mais efficace.

       En accompagnement, nous avons choisi des pousses de bambou sautées (le coup de coeur de la soirée) et un hors d'oeuvre au concombre.




        Les pousses de bambou ne ressemblent en rien à celles que l'on peut communément acheter en boite. Elles ne sont pas jaunes poussin ni filandreuses, mais ressemblent plutôt à de jeunes pousses, tendres, croquantes et pâles. Elles sont cuisinées avec de longues tiges de ciboule et du lard, ce qui leur confère un goût terriblement terroir et absolument convaincant. Le hors d'oeuvre de concombre n'est autre qu'une salade, relevée de shôyu, de sésame et passablement sucrée. C'est frais, c'est cool et cela équilibre la saveurs des raviolis en permettant de se rafraîchir la bouche entre deux bouchées.

Un dîner sympa et qui ne fait pas mal au porte-monnaie... 17,50 euros pour deux avec un bac de thé chinois au jasmin. Je n'ai pas encore testé les soupes, mais je sais que les nouilles sont tirées à la main, devant le client... A tester, donc.
Il y a du monde, si vous êtes nombreux, il est préférable de ne pas arriver trop tard.


Goa Xin
47 rue de Belleville
Paris 19°


mardi 31 mai 2011

Le Panda Belleville


Je me sens un stupide. J’ouvre un post sur cette petite cantine vietnamienne sans avoir de photo de leur chef d’œuvre. J’adore Belleville parce qu’on peut y manger partout, à tout heure de la journée, que son Paris Store est vraiment cool et parce qu’on y trouve le Panda, qui fait les meilleurs sandwiches vietnamiens du tout Paris.



Seulement, la dernière fois que je suis allée au Panda, c’était à 16h de l’après-midi et, ayant vraiment besoin de manger quelque chose de reconstituant suite à un concert (Dan Sartain + Two Tears à La Mécanique Ondulatoire) un peu arrosé. J’ai donc opté pour une soupe plutôt qu’un sandwich. Pourtant, leurs sandwiches (entre 2,50 et 2,80 euros) sont tout à fait ce que l’on pourrait qualifier de snacks divins.

Les baguettes (blanches) sont cuites sur place et ultra croustillantes et surtout, elles servent de supports magiques pour des ingrédients excellemment frais : daikon et carottes râpées, bâtonnets de concombre, oignons émincés, coriandre, rondelles de piment thaï. Ajouter à cela mayo et sauce Maggi (encore une fois, on fait l’impasse sur l’horreur que le glutamate m’inspire) et vous approchez de l’extase. Vous pouvez ensuite croquer dans le sandwich tel quel (végétarien) ou y ajouter roti de porc ou paté de porc en plus ; cela dit, cela serait passer à côté de ce qui fait leur force : leurs brochettes de poulet. Difficile de croire que ces dernières sont si parfaites lorsque l’on voit que les deux minettes les font réchauffer au micro-onde, me direz-vous. Eh bien, vous auriez raison et tort à la fois. Je ne m’explique toujours pas comment ces brochettes (de cuisse et non pas de poitrine, c’est aussi essentiel à la compréhension) restent aussi tendres et conservent aussi bien cet addictif goût de grillades au feu de bois.
C’est délicieux, ce n’est pas cher, c’est plus sain que n’importe quel sandwich et vous pouvez en profiter à toute heure de la journée. Bravo, le Panda. J'avais pris un sandwich à emporter exprès pour vous, pour prendre des photos, mais après quelques heures au frigo, il n'avait pas aussi fier allure que je le souhaitais... Next time, donc.

Bon, pour en revenir à la dernière fois, Y a pris une soupe de crevette et crabe émiettés, et moi, une soupe de boulettes et tripes, servies avec herbes fraiches, sauce tamarin, citron, piment et germe de haricot mungo à ajouter à l'envie. Quelques nems et un bon litre de San Pelegrino plus tard, j’avais récupéré des forces pour aller acheter de l’aspirine à la pharmacie…

Soupe crabe et crevette émiettées (Spécialité du Nord)

Soupe Phô

Accompagnements des soupes

Nems au porc


D'après moi, le Panda et le Dong Huong partageraient les mêmes cuisines: la carte y est la même et si vous cherchez un des deux restos sur Google, vous trouverez la même adresse.

Panda Belleville
14 rue Louis Bonnet
Paris 11°
01 43 57 78 52



Momoka, caprice japonais

A occasion spéciale, restaurant spécial. Pour ne pas vous mentir, Momoka n’était pas notre premier choix. Cela fait plus d’un an que nous essayons de nous faire accepter au Yam‘tcha, mais malheureusement victimes de son succès, nous ne passons jamais les présélections, et ce, malgré des réservations largement anticipées. Nous ne connaissons de cette petite perle que la liste d’attente.
Nous avions déjà tenté de dîner au Momoka, mais, à cause de la barrière du langage qui fut initiatrice d’un beau quiproquo (on nous attendait à 20h, nous sommes arrivés à 22h), nous avions jeté notre dévolu et notre faim sur Les Pâtes Vivantes, celui du Faubourg Montmartre (Paris IX). Délicieuse chute, dont je vous parlerai dès que j’aurai des preuves à l’appui.

Bref, nous voici au Momoka, 21h45, le 28 Mai 2011. Aguichés par une multitude de critique pour le moins dithyrambiques, l’appétit aiguisé par deux longues journées de poireautage au stand Plastic Spoons Records du Village Label du Villette Sonique, nous sommes fin prêts faire valser nos papilles.
Une quinzaine de couverts, un espace réduit et une cuisine, ouverte, de moins de 2m² où tournoient deux femmes (l’une cuisine, l’autre sert) et un homme (assigné à la vaisselle, comme pour briser les préjugés). Un ballet brillant de légèreté et d’habileté. Personne ne se touche, on se frôle sans s’emmêler, chacun sait exactement quel est sa place et son rôle. La serveuse est souriante, la patronne bien moins et l’homme - invisible. Le restaurant est plein. Pas un seul japonais. Des parisiens un peu (trop) trendy. Je suis un peu décontenancée.



L’accueil est tiède. Peut-être même un peu blasé. Nous optons pour le menu Découverte à 49 euros : mis à part le fait que vous n’aurez pas de dessert, vous ne savez rien de ce qui va vous être servi et cela me plaît assez.La mise en place est parfaite, tout est ciselé, émincé, tranché et conservé dans de ravissants bols en laque derrière la vitrine réfrigéré ou dans les frigos sur lesquels s’étendent de minuscules plans de travail.

Nous avons à peine trempé nos lèvres dans nos coupettes de champagne (le champagne à la coupe ne figure pas sur la carte des boissons, n’hésitez pas à demander) que déjà arrivent les amuses-bouches (ou entrées ? hors d’œuvre ?) : un petit ramequin de tempuras de légumes (haricots verts et galettes de carottes), aromatisés d’une sauce légère au shoyû sucré, et une belle assiette de diverses légumes, marinés, frits, en vinaigrette, en sauce (salade de pommes de terre japonaise, aubergines au sésame, salade de champignons, potimarron à la vapeur, racines de lotus frites, tomates confites, etc…).
Surprenant pour commencer. Trop copieux. Trop de saveurs mélangées. Un peu grossier. La finesse japonaise est mise à l’épreuve avec cette assiette de « tapas ». J’aurais davantage apprécié cela avec une mousse dans un bistrot à l’heure de l’apéro.



Second plat : visuellement très réussi. Un filet de maquereau brillant, sur une julienne de carottes et daikon, parsemé de fleur de ciboulette et de quelques radis roses. Le poisson est parfaitement cuit, nacré avec beaucoup de maîtrise, mais un peu gras et il manque cruellement de fermeté. Difficile toutefois de connaître sa réelle saveur puisqu’il est lourdement assaisonné de soja. Puis les fleurs, c’est beau, c’est bon, mais avec parcimonie, s’il vous plaît.


Troisième plat : saumon juste cuit au chalumeau, daikon rapé et feuilles de shiso emincées. Une petite betterave zebrée pour une touche de magenta. Toujours pas convaincant tant l’ensemble en bouche est à la fois trop complexe et trop banal. Assaisonnement lourd.


Quatrième plat : Tartare de thon à la mangue. Très beau. Trop de sauce, trop d’échalotes. Mais de manière générale, je ne comprends pas cet engouement pour le mélange de fruits à des préparations salées.


Cinquième plat : Tartare de dorade, échalotes frites, shiso ( !), fleurs de ciboulette ( !).  Je commence à vraiment me lasser. C’est redondant, noyé sous les mêmes saveurs en trop grande quantité.


Sixième plat : Je décroche totalement. Je n’en vois plus la fin. Dommage, c’est toujours aussi beau. Rouleau de dorade, daikon et carottes en julienne, shiso, asperges sauvages et mousse de tofu (étonnante, mais terriblement salée).


Septième plat : Filet de lieu roti, sauce aux fruits de la passion, shiso, asperges vertes et radis accompagné de courgettes au sésame. C’est confus. Lourd. C’est vraiment too much. Le lieu est bien cuit, nage littéralement dans la sauce comme si l’on avait souhaité lui donner une seconde vie, mais se noie en réalité sous des parfums entêtants.



Nous avons renoncé aux desserts, à tort, puisque j’ai récemment appris que la chef est pâtissière de formation. Je dois admettre qu’elles avaient l’air charmant, ces douceurs. Les sorbets maison (fraise, kiwi, passion, mangue) semblaient francs, presque abruptes, le tiramisu – léger, et les cakes – moelleux et parfumés (matcha, yuzu,…). Nous avons cependant choisi des thés. Sencha pour Y, Hojicha pour moi. Deux belles théières qui valent bien leur 5 euros. Avec le thé, on nous a offert de petits sablés, terriblement beurrés, terriblement croustillants. Rien à envier aux bretons.

Nous sommes repartis repus (c’est vraiment copieux) mais déçus. En bonne française, j’aurais apprécié aussi un plat de viande après les poissons. La patronne m’a offert une tranche de cake au yuzu à emporter ; je n’arrive pas à savoir si c’était parce que j’étais la seule asiatique du restaurant ou si c’était à cause de ma mine déconfite et de ma manie à prendre tout en photo…
J'ai hâte de vous présenter le Guilo-Guilo...


Momoka
5 rue Jean-Baptiste Pigalle
Paris 09
01 40 16 19 09