mardi 31 mai 2011

Momoka, caprice japonais

A occasion spéciale, restaurant spécial. Pour ne pas vous mentir, Momoka n’était pas notre premier choix. Cela fait plus d’un an que nous essayons de nous faire accepter au Yam‘tcha, mais malheureusement victimes de son succès, nous ne passons jamais les présélections, et ce, malgré des réservations largement anticipées. Nous ne connaissons de cette petite perle que la liste d’attente.
Nous avions déjà tenté de dîner au Momoka, mais, à cause de la barrière du langage qui fut initiatrice d’un beau quiproquo (on nous attendait à 20h, nous sommes arrivés à 22h), nous avions jeté notre dévolu et notre faim sur Les Pâtes Vivantes, celui du Faubourg Montmartre (Paris IX). Délicieuse chute, dont je vous parlerai dès que j’aurai des preuves à l’appui.

Bref, nous voici au Momoka, 21h45, le 28 Mai 2011. Aguichés par une multitude de critique pour le moins dithyrambiques, l’appétit aiguisé par deux longues journées de poireautage au stand Plastic Spoons Records du Village Label du Villette Sonique, nous sommes fin prêts faire valser nos papilles.
Une quinzaine de couverts, un espace réduit et une cuisine, ouverte, de moins de 2m² où tournoient deux femmes (l’une cuisine, l’autre sert) et un homme (assigné à la vaisselle, comme pour briser les préjugés). Un ballet brillant de légèreté et d’habileté. Personne ne se touche, on se frôle sans s’emmêler, chacun sait exactement quel est sa place et son rôle. La serveuse est souriante, la patronne bien moins et l’homme - invisible. Le restaurant est plein. Pas un seul japonais. Des parisiens un peu (trop) trendy. Je suis un peu décontenancée.



L’accueil est tiède. Peut-être même un peu blasé. Nous optons pour le menu Découverte à 49 euros : mis à part le fait que vous n’aurez pas de dessert, vous ne savez rien de ce qui va vous être servi et cela me plaît assez.La mise en place est parfaite, tout est ciselé, émincé, tranché et conservé dans de ravissants bols en laque derrière la vitrine réfrigéré ou dans les frigos sur lesquels s’étendent de minuscules plans de travail.

Nous avons à peine trempé nos lèvres dans nos coupettes de champagne (le champagne à la coupe ne figure pas sur la carte des boissons, n’hésitez pas à demander) que déjà arrivent les amuses-bouches (ou entrées ? hors d’œuvre ?) : un petit ramequin de tempuras de légumes (haricots verts et galettes de carottes), aromatisés d’une sauce légère au shoyû sucré, et une belle assiette de diverses légumes, marinés, frits, en vinaigrette, en sauce (salade de pommes de terre japonaise, aubergines au sésame, salade de champignons, potimarron à la vapeur, racines de lotus frites, tomates confites, etc…).
Surprenant pour commencer. Trop copieux. Trop de saveurs mélangées. Un peu grossier. La finesse japonaise est mise à l’épreuve avec cette assiette de « tapas ». J’aurais davantage apprécié cela avec une mousse dans un bistrot à l’heure de l’apéro.



Second plat : visuellement très réussi. Un filet de maquereau brillant, sur une julienne de carottes et daikon, parsemé de fleur de ciboulette et de quelques radis roses. Le poisson est parfaitement cuit, nacré avec beaucoup de maîtrise, mais un peu gras et il manque cruellement de fermeté. Difficile toutefois de connaître sa réelle saveur puisqu’il est lourdement assaisonné de soja. Puis les fleurs, c’est beau, c’est bon, mais avec parcimonie, s’il vous plaît.


Troisième plat : saumon juste cuit au chalumeau, daikon rapé et feuilles de shiso emincées. Une petite betterave zebrée pour une touche de magenta. Toujours pas convaincant tant l’ensemble en bouche est à la fois trop complexe et trop banal. Assaisonnement lourd.


Quatrième plat : Tartare de thon à la mangue. Très beau. Trop de sauce, trop d’échalotes. Mais de manière générale, je ne comprends pas cet engouement pour le mélange de fruits à des préparations salées.


Cinquième plat : Tartare de dorade, échalotes frites, shiso ( !), fleurs de ciboulette ( !).  Je commence à vraiment me lasser. C’est redondant, noyé sous les mêmes saveurs en trop grande quantité.


Sixième plat : Je décroche totalement. Je n’en vois plus la fin. Dommage, c’est toujours aussi beau. Rouleau de dorade, daikon et carottes en julienne, shiso, asperges sauvages et mousse de tofu (étonnante, mais terriblement salée).


Septième plat : Filet de lieu roti, sauce aux fruits de la passion, shiso, asperges vertes et radis accompagné de courgettes au sésame. C’est confus. Lourd. C’est vraiment too much. Le lieu est bien cuit, nage littéralement dans la sauce comme si l’on avait souhaité lui donner une seconde vie, mais se noie en réalité sous des parfums entêtants.



Nous avons renoncé aux desserts, à tort, puisque j’ai récemment appris que la chef est pâtissière de formation. Je dois admettre qu’elles avaient l’air charmant, ces douceurs. Les sorbets maison (fraise, kiwi, passion, mangue) semblaient francs, presque abruptes, le tiramisu – léger, et les cakes – moelleux et parfumés (matcha, yuzu,…). Nous avons cependant choisi des thés. Sencha pour Y, Hojicha pour moi. Deux belles théières qui valent bien leur 5 euros. Avec le thé, on nous a offert de petits sablés, terriblement beurrés, terriblement croustillants. Rien à envier aux bretons.

Nous sommes repartis repus (c’est vraiment copieux) mais déçus. En bonne française, j’aurais apprécié aussi un plat de viande après les poissons. La patronne m’a offert une tranche de cake au yuzu à emporter ; je n’arrive pas à savoir si c’était parce que j’étais la seule asiatique du restaurant ou si c’était à cause de ma mine déconfite et de ma manie à prendre tout en photo…
J'ai hâte de vous présenter le Guilo-Guilo...


Momoka
5 rue Jean-Baptiste Pigalle
Paris 09
01 40 16 19 09

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire